Hier soir, l’envie d’un repas léger et tonifiant et rapide à préparer. Une mâche avec des œufs mollets. La mâche, on l’appelle aussi doucette, Rapunzel, Rapunzel, lass dein Haar herunter, un conte, une vieille histoire allemande, un homme dont la femme tombe enceinte et qui meurt d’envie de manger les salades d’en face, oui il y va, se fait prendre la main dans la salade et conclut un sale marché, lorsque le bébé, une fille !, arrive, la propriétaire également, qui chipe l’enfant et l’enferme dans une tour où ses cheveux fins comme l’or ne cessent de pousser, Rapunzel, Rapunzel, lass dein Haar herunter, je ne vous dirai pas la fin de l’histoire, ma mâche moi, je ne l’ai pas volée, je l’ai prise au marché du Cours-Julien du mercredi, elle était à 8 € le kilo, elle m’en a coûté 1,20 € pour 150 grammes environ, de quoi faire une bonne salade. Cette variété de salade est un peu chère mais tellement exquise. Les œufs viennent du même marché, ils sont extra-frais et viennent de poules ayant une vraie vie de poule. Ils sont à 2 € les six. J’étais arrivé trop tard pour prendre ceux de l’autre petit producteur, ceux à 10 centimes de moins, qui avaient tous été vendus. J’ai commencé par remplir à moitié d’eau une gamelle suffisamment grande pour contenir 5 œufs et suffisamment petite pour qu’elle chauffe rapidement. Je l’ai mise sur le feu directement avec les cinq œufs. J’ai commis l’erreur de prendre une petite casserole téflonnée, une saucière en fait, qui a mis trois fois plus de temps à bouillir qu’une autre. Pendant ce temps, j’ai attrapé un grand saladier, versé l’équivalent d’une cuillerée à soupe de vinaigre de vin rouge, et j’ai épluché une échalote que j’ai débitée avec un petit couteau d’office au-dessus du saladier en petits cubes qui sont tombés directement dans le vinaigre. J’ai encore salé et poivré ce vinaigre et l’ai laissé tel quel, pour que l’échalote qui y baigne confise et cuise dans cet acide. J’ai lavé ma belle doucette dans un premier bain d’eau froide, l’ai retiré, et en voyant que de la fine terre s’était accumulée au fond, j’ai préféré la laver une deuxième fois. Il n’y avait presque rien à trier, à retirer, car la salade était très belle. J’ai préféré laisser chaque pied intact, gardant ma mâche en bouquets, plutôt que de disperser toutes ces belles feuilles. Je les ai essorés en les plaçant dans la machine à manivelle. Trois minutes après l’ébullition de l’eau, j’ai retiré un œuf pour le mettre sous un filet d’eau froide et le tester. Oui, le blanc était cuit, solidifié, tandis que le jaune coulait encore. Je tenais mon mollet. J’aurais seulement dû me presser un peu car les autres, ayant cuit un peu plus, avaient un jaune un peu moins liquide. J’ajoutais deux bonnes cuillerées d’huile de noix et deux de colza à mon vinaigre d’échalotes avant d’y jeter mes bouquets de mâche et de tourner et retourner tout cela pour les imprégner de cette bonne sauce. 19 minutes de préparation en tout. Les œufs étaient tellement frais que la coquille se détachait difficilement de la peau, c’est toujours bon signe. Il faut juste être patient. La chaleur, la douceur, le coulant et le gluant de l’œuf mollet sont vivifiés par la mâche verte et si tendre mais imbibée d’une sauce bien relevée qui appelle la salive au fond de la bouche. Un morceau de bon pain vient à point calmer un peu le jeu. Bonne cuisine !
Roooooo c’est ce que j’ai mangé mercredi soir ! Tu as vu ma photo sur Facebook 🙂 exactement le même plat ! C’est trop bon !