Le mois de mai, les fleurs, l’air odorant, les premiers rayons de soleil. Les cueillettes en lisière de forêt. Un appel vers des boissons apéritives toniques ou plutôt doucement fleuries. J’ai fait deux essais. Un avec le lierre terrestre qui se prépare au printemps depuis longtemps en Bas-Berry. Et puis un autre essai avec la mélitte. Les feuilles ressemblent à la mélisse, mais pas les fleurs. Surtout, pas d’odeur de citron, mais une odeur vanillée exceptionnelle, celle de la coumarine. Cette même coumarine, présente dans l’aspérule odorante, appelée Reine des bois, Waldmeister Outre-Rhin, parfume là-bas la boisson de mai local, le Maitrank. Je vous propose donc deux vins de mai, un vin léger pétillant de lierre terrestre, et un vin léger pétillant de mélitte.
IDÉE
L’arôme du lierre terrestre se signale par sa fraîcheur, mais une note camphrée aussi. Il rappelle les sous-bois, la bordure d’une rivière. A la fois incisif et marqué, il parfumera un vin blanc simple et acide, un muscadet premier prix par exemple. L’arôme de la mélitte est son exacte opposée. Tendre, vanillée, elle est d’une sensualité moelleuse. Elle parfumera un vin blanc simple et rond, un Anjou d’entrée de gamme.
INGRÉDIENTS
- une dizaine de plants de mélitte, soit une grosse poignée de feuilles et de fleurs par bouteille de 75 centilitres
- une vingtaine de plants de lierre terrestre, soit une simple poignée de feuilles par bouteille de 75 centilitres
- deux cuillerées de sucre en poudre, ou sucre glace, par bouteille
- une bouteille d’Anjou blanc – cépage Chenin blanc, 4,50 € Carrefour Châteauroux
- une bouteille de cépage muscadet, 2,55 € Carrefour Châteauroux
- une bouteille d’eau pétillante par bouteille de vin, Périer 75 centilitres, 1,07 € Carrefour Châteauroux
PROGRESSION
- Dans un bocal fermé, laisser macérer 48 heures à l’abri de la lumière une belle poignée de feuilles et fleurs de mélitte fraîche ciselée avec deux cuillerées de sucre sur lequel on verse une bouteille de vin d’Anjou
- Même procédé avec la poignée de feuilles de lierre terrestre ciselées et une bouteille de Muscadet cette fois.
- Remuer puis filtrer à la passoire fine le troisième jour
- Verser dans une bouteille de vin, ce qui réduit le risque d’oxydation
- Mêler directement dans chaque verre une part égal de vin aromatisé et d’eau pétillante très fraîche
EN BOUCHE
Ciseler les herbes permet la diffusion des arômes et un filtrage rapide. On obtient une boisson limpide de la même couleur que celle du vin. Le vin de lierre est plus léger. Il a une fraîcheur agréable et une finale camphrée plus forte. Le vin de mélitte restitue intensément le parfum de la feuille et de la fleur. La boisson est vanillée, légèrement anisée peut-être. Un parfum unique et remarquable. Chacun sa préférence. Il faudrait légèrement modifier les doses. Par bouteille, une bonne poignée de lierre terrestre, tandis qu’une petite poignée de la puissante mélitte suffira.
Les vins de lierre et de mélitte sont des boissons de saison, simples, désaltérantes et parfumées. On peut les préparer facilement en grande quantité. Leur simplicité indique le choix d’un vin blanc modeste. Un vin qui sans être mauvais n’a pas suffisamment de qualités pour être bu pour lui-même. Qui s’efface derrière l’herbe dont il aspire l’odeur. Si au mois de mai, vous avez un petit vin blanc, faîtes donc un vin de mélitte ou un vin de lierre pour un apéritif au soleil.
PLUS
Rajouter pour le goût et la couleur, c’est de saison, quelques quarts de fraise au sucre pour la mélitte, et un brin de lierre frais pour le vin de lierre.
La poignée de feuilles de lierre terrestre, la poignée de feuilles et fleurs de mélitte.
Le bocal avec le lierre terrestre ciselé, l’autre avec la mélitte ciselée, deux cuillerées de sucre glace dans chaque.
Les bocaux prêts à laisser macérer dans le noir, à gauche avec le lierre, le sucre et le Muscadet. A droite avec la mélitte, le sucre, et le vin d’Anjou.
Les même bocaux après macération de 48 heures dans un lieu obscur.
Le vin de lierre terrestre, et le vin de mélitte. Reste l’eau gazeuse fraîche à ajouter.
Fin de semaine dernière j’ai justement photographié plein de mélitte et voilà que tu m’offres cette recette sur un plateau dans la foulée! C’est extra car je pensais à toi il y a une heure en préparant des beignets de fleurs d’acacia…..de mon jardin 🙂
et bien c’est chouette ! Je vois que la floraison de la mélitte tombe en même temps. Les fleurs d’acacia, je n’en ai jamais mangé en beignets. Quelle pâte à beignet fais-tu ?