[En direct du Berry] Rendre à l’ananas un peu de sa gloire. Sa texture incroyable, fibreuse et pourtant juteuse et fondante. Son acidité éclatante, la douceur de son sucre. Et le jaune léger, légèrement orangé de l’ananas. Sa riche matière permet de lui faire subir le four pendant une heure. Il va s’attendrir un peu, et garder son jus qui va gagner en intensité. Ce sera donc un ananas rôti au rhum et poivre voantsy. L’ananas vient du Costa Rica via Carrefour, à 1,50 €. Four à 200°C. Je tranche pour commencer la tête et la queue. Je lui ôte la peau en épousant le contour du fruit, par arcs successifs. Puis je le coupe en quatre. D’un seul geste, j’élague la pointe de chaque quartier, le cœur trop fibreux. Je place les quartiers dans un plat. Je dépose sur chacun deux cubes de sucre de canne, puis trois grains de poivre sauvage. J’arrose les sucres de rhum brun agricole. Et j’enfourne, avec le grill. Une demi-heure après, le sucre a fondu ou caramélisé. J’arrose du jus et je réserve. Avant de servir, je remets les quartiers à température avant d’arroser de rhum à nouveau et de présenter flambé. Je sers et j’arrose du jus brun. Attention, pour flamber, il vaut mieux verser le rhum dans le plat plutôt que sur l’ananas qui absorbe facilement l’alcool et peine alors à brûler. J’adore cet ananas rôti. Parce que je reconnais l’ananas, sa texture, son jus généreux. J’aime la suavité que lui apporte le caramel du sucre et l’alcool si parfumé de la canne. Insensiblement l’ivresse approche. Tandis qu’un grain écrasé de voantsy picote et explose soudain dans le palais.