Quand j’ai ouï le tambourin sonner pour s’en aller au mai, en mon lit fait n’en ai effrayé, ni levé mon chef du coussin, en disant « Il est trop matin, un peu me rendormirai », quand j’ai ouï le tambourin sonner pour s’en aller au mai, en plus du lys que je lui demande pour trois euros ma fleuriste m’offre l’arum et la rose pâle en prime, tout un bouquet à deux jours du mai je ne couperai pas les tiges et les effluves envahiront la demeure jusqu’au seuil de la porte, au marché du Cours-Julien voilà douze oeufs de poule pour 3,80 €, puis un nid de quinze oeufs de caille petits mouchetés à 2,90 €, contre quatre euros Madame Decomis me propose un lot de pointes d’asperges brisées, ne jetez pas le jus de cuisson dans l’évier, deux jours après Noailles et les poissons du Lamparo, je lèverai les filets, deux liches, deux ravels et deux pageots pour 10 €, pour un fumet d’autres plus petits, sévereaux trois, ravels deux, et pageolins quatre, 4,50 €, forment une ronde autour d’une tête de merlu à l’Ecaille d’argent laissée pour un euro, l’indispensable fenouil les parfume, deux bulbes d’Italie 1,40 € le kilo et quelques tomates de Sicile, les premières belles de l’année, huit à 1,20 € le kilo, le retour enfin des spaghettis sauce tomate avec un goût frais, pour le reste un kilo de haricots plats 1,80 €, d’Italie encore un kilo de fèves 1,20 €, trois têtes égyptiennes, de l’ail à 3,80 € le kilo, cinq oranges de Sicile non traitées 1,20 € le kilo, une barquette de fraises du pays 2,50 €, un citron jaune d’Espagne pour son éclat cireux 1,40 € le kilo, et trois de Sicile, la beauté du zeste 1,80 € le kilo, en guise de salut une poignet de piments, voilà le tout pour 41 euros qui dit mieux ? jeunes gens partent leur butin, de nonchaloir je m’accointerai, à lui je m’abutinerai, trouvé l’ai plus prochain voisin, quand j’ai ouï le tambourin sonner pour s’en aller au mai, bon marché et bonne cuisine !
trop beau le lys