La semaine dernière, je suis tombé nez à nez sur des coings jaunes bien mûrs à deux euros le kilo en passant chez Salim rue des trois frères. J’en ai pris six de taille semblable à la peau plissée pour les faire lentement rôtir au four. Je pose les fruits tels quels sur la plaque et mets le four à 100° à peine. Quatre heures et demi après, la chair si dure s’est attendrie. Et l’autre soir, en guise d’envoi, à la fin d’un magnifique repas, j’en ai pris un pour le poêler au beurre de sauge.
Je sors une poêle que je mets sur le feu avec un gros morceau de beurre. Je coupe le coing froid déjà rôti en quatre. Je retire le cœur dur, la tige fibreuse et la fleur pour ne garder que quatre quartiers de chair parfumée. Je recoupe chacun en quatre pour avoir quelques seize tranches que je place dans la poêle. Je rajoute six feuilles de sauge. Au bout de quelques minutes, mes tranches dorent joliment. Je les retourne régulièrement en les faisant sauter. Lorsque les deux faces sont belles, j’asperge de quelques gouttes de vinaigre de cidre. Puis je saupoudre d’un peu de sucre. Je pousse le feu. Le coing se brunit avec le sucre transformé en caramel. Je tourne encore quelques tours de poivre de paradis. Fais sauter encore. Hop ! Et hop ! Et je sers. Moins d’un quart d’heure de préparation.
Le parfum si doux du coing est amplifié par l’acide du vinaigre et le sucre caramélisé. La sauge l’embaume et la maniguette le fait partir encore ailleurs. Au paradis ?