A Noailles, j’avais pris une botte d’épinards aux vieux monsieur qui est tout en bas du marché. Il la vend 1,30 €. Il a aussi de la cébette en botte pour 1,30 €, et des carottes. Le bouquet de coriandre, de menthe ou de persil est à 1 €. A midi, j’ai décidé d’en farcir de grosses pâtes. Elles ressemblent à d’énormes pipe rigate, les tuyaux tordus. Elles s’appellent des Lumaconi. Le paquet coûte 2,20 € au Super U de la rue Saint-Pierre. J’en ai pris un demi-paquet pour les plonger dans l’eau bouillante. La botte d’épinards commençait à se flétrir un peu depuis quelques jours. Je l’ai réveillé dans son bain de nettoyage, enlevé toutes les feuilles abîmées. J’ai gardé les tiges qui se mangent quand elles ne sont pas trop sèches. L’épinard est délicat, il faut prendre soin de chacune de ses feuilles et ne pas le laisser cuire trop longtemps, quelques minutes suffisent dans un fonds d’eau (pas la même que les pâtes bien sûr). Je préparais un appareil très simple à la minute, un œuf battu dans une assiette creuse avec une fourchette avec deux bonnes cuillerées de crème fraîche, du sel, du poivre. Une fois les épinards égouttées, il s’agissait de les tremper dans le liquide jaunâtre avant de les fourrer dans chacune des grosses Lumaconi et de les disposer sur un plat à gratin. Aïe ! Ca brûle les doigts ! Tout est alors question de calibrage et de rapidité. Puisque nous étions en rade d’emmenthal, les bêtes furent enfournées tels quels, juste avec le reste de l’appareil et un simple filet d’huile d’olive, sous le grill pendant cinq bonnes minutes. Le résultat : en 40 minutes chrono en main, un plat très fin – la farce était peut-être trop légère – mais qui sentait bon le printemps. L’épinard est également délicieux juste égoutté avec un peu de crème fraîche. Il vaut mieux penser à saler l’eau de cuisson avant, cela évite de sursaler. Le fondant et le goût vert et légèrement sucré de l’épinard frais dans la bouche sont inimitables. Bonne cuisine !